La sculpture en bronze : la technique de la fonte à la cire perdue
Le modelage en cire
Le modelage de la sculpture est fait en cire d'abeille pure légérement chauffée sur un petit brasero ou en saison chaude juste assouplie au contact des doigts.
Les petites pièces comme des statuettes sont modelées directement tandis que les pièces plus importantes sont réalisées autour d'un coeur de terre : ce "coeur" réalisé de façon aussi précise que possible est ensuite recouvert d'une mince pellicule de cire. Cette fine couche peut ensuite être ornée d'éléments décoratifs surajoutés, être gravée etc.
Des ouvertures sont généralement ménagées dans la cire pour permettre le vidage de la terre après cuisson, ce qui réduira d'autant le poids de la pièce.
Le moulage
Le moulage se fait en entourant la pièce de cire de couches successives d'un mélange de filasse et de terre.
On commence par un mélange très fin qui adhère à tous les détails du modèle, puis on augmente la granulométrie du mélange pour le rendre plus solide.
Pour les pièces importantes, il faut 5 ou 6 couches.
Des tiges de coulage sont minutieusement réparties de façon à ce que le bronze puisse ensuite remplir régulièrement la pièce.
La cuisson du moule
C'est tout simplement sur le sol de l'atelier ou dans la rue que se fait la cuisson des moules. Le bois est très précieux au Burkina et est acheminé par charrette par des femmes depuis les villages environnants.
La cuisson dure quelques heures ...
Le décirage
Après la cuisson, le moule est devenu solide et peut être manipulé.
Encore chaud, on le retourne pour faire soigneusement sortir la cire devenue liquide.
Celle-ci sera récupérée pour réaliser d'autres sculptures.
La fonte du bronze
Le bronze provient de de vieux robinets, de fils de cuivre et de bouts de métal récupérés sur toutes sortes d'objets.
Soigneusement trié, c'est de sa teneur en cuivre que dépendra l'aspect de la sculpture.
Il fond dans un creuset de terre dont la combustion est activé par une roue de vélo et se liquéfie vers 1200 degrés...
On le récupère à l'aide d'une grande louche à la surface de laquelle s'agglomèrent les grosses impuretés. Il faut les enlever d'un geste sur et rapide.
La coulée
Après avoir enfoui et calé les moules dans des rigoles de terre, le fondeur verse rapidement et avec précision le métal en fusion dans les tiges de coulée des moules.
Plusieurs louches peuvent être nécessaires pour remplir un moule.
Les risques du métier
Ce moment de la coulée est difficile à maîtriser car le moule peut casser sous la pression, le bronze ne pas se répartir parfaitement dans toutes les parties de la pièce ou ne pas être homogène. On peut même manquer de bronze...
C'est pour cela que cette tâche est souvent laissée au chef d'atelier ou au créateur de la sculpture.
Les stagiaires, si stagiaire il y a, doivent offrir une victime expiatoire pour se concilier les bonnes grâces des divinités du feu !
La casse du moule et l'ébarbage
Le moule est cassé après refroidissement et l'oeuvre apparait.
Elle doit être nettoyée, éventuellement vidée de son coeur de terre, les tiges de coulée et toutes les ébarbures supprimées.
Polissage, enfumage et patine donnent à la pièce son aspect définitif.